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Acteurs publics

77 acteurs (61%)
Les acteurs publics constituent la majorité des acteurs du territoire (61%). Ils représentent l'État et ses services déconcentrés, les collectivités territoriales (Régions, Départements, EPCI, Communes), ainsi que les établissements publics (OFB, Agences de l'Eau, PNR). Cette famille détient le pouvoir réglementaire, les budgets publics et la légitimité démocratique. Elle est traversée par des contradictions majeures entre services de l'État (écologie vs agriculture) et entre collectivités selon leur couleur politique et leurs bases électorales.
85/100
Pouvoir moyen
75/100
Légitimité moyenne
42%
Opposés assèchement
26%
Position ambiguë

Répartition des positions

Opposés
32 acteurs
Favorables
10 acteurs
Neutres
15 acteurs
Ambigus
20 acteurs
Pouvoir
85/100
Pouvoir réglementaire (État), budgétaire (collectivités), police environnementale (OFB), planification (Agences Eau)
Légitimité
75/100
Légitimité démocratique (élus), légale (État), technique (établissements publics). Contestée par lobby agricole et associations

Acteurs clés

État (Ministère Écologie)
Agence de l'Eau Loire-Bretagne
Parc Naturel Régional
Office Français Biodiversité
Préfectures (79, 17, 85)
Régions (Nouvelle-Aquitaine, Pays de la Loire)
Communes touristiques (Coulon, Arçais)
Villes (Niort, La Rochelle)
DREAL
EPCI (Niort Agglo, La Rochelle Agglo)

Analyse stratégique

  • Contradiction État : Ministère Écologie (opposé assèchement) vs Ministère Agriculture (favorable irrigation). Tensions Préfets (pression FNSEA) vs DREAL/OFB (réglementation).
  • Clivage territorial : Communes touristiques (Coulon, Arçais) opposées assèchement vs communes agricoles (Vendée) favorables irrigation.
  • Clivage politique : Collectivités gauche/écologistes (Niort, La Rochelle) opposées vs Vendée conservatrice favorable agriculture intensive.
  • Pouvoir majeur : État détient pouvoir réglementaire mais pressions politiques (FNSEA). Agence Eau = pouvoir financier (subventions). OFB = police mais effectifs limités.
  • Ambiguïtés : Préfectures arbitrent selon contextes locaux. EPCI ruraux entre agriculture (emplois) et environnement (tourisme).

Associations

28 acteurs (22%)
Les associations représentent 22% des acteurs. Elles regroupent les associations environnementales (LPO, FNE, Deux-Sèvres Nature Environnement), les associations de défense du marais (Marais Mouillé Forever, Vigies Eau), les syndicats agricoles alternatifs (Confédération Paysanne), les fédérations (pêche, bio) et les collectifs militants (Bassines Non Merci). Très majoritairement opposées à l'assèchement (89%), elles disposent d'une forte légitimité (protection environnement, agrément) mais d'un pouvoir limité (contentieux, médiatisation, mobilisation citoyenne).
52/100
Pouvoir moyen
83/100
Légitimité moyenne
89%
Opposés assèchement
0%
Favorables

Répartition des positions

Opposés
25 acteurs
Favorables
0 acteur
Neutres
3 acteurs
Ambigus
0 acteur
Pouvoir
52/100
Pouvoir contentieux (agréments environnement), médiatisation, mobilisation citoyenne, expertise scientifique. Limité face pouvoir politique/économique
Légitimité
83/100
Forte légitimité protection environnement, agrément utilité publique, expertise naturaliste. Soutien opinion publique urbaine/jeunes

Acteurs clés

LPO (Ligue Protection Oiseaux)
France Nature Environnement
Confédération Paysanne
Fédérations Pêche
Collectif Bassines Non Merci
Marais Mouillé Forever
Vigies Eau Marais Poitevin
Associations Bio
Eau Secours 17
Conservatoires Espaces Naturels

Analyse stratégique

  • Cohésion forte : 89% opposés assèchement. Front uni environnementaliste. Coordination efficace (Comité Liaison Associations).
  • Armes juridiques : Agréments protection environnement = accès contentieux. Victoires judiciaires contre autorisations irrigation illégales. Réseau avocats spécialisés (FNE).
  • Médiatisation : Images choc (canaux secs, mortalités huîtres). Manifestations (Sainte-Soline). Opinion publique urbaine/jeunes favorable.
  • Limites : Pouvoir limité face lobby FNSEA (accès décideurs politiques). Budget modeste. Bénévolat = fragilité. Contestation légitimité par monde agricole ("bobos écolos").
  • Alliances stratégiques : Conchyliculteurs (pollutions communes), tourisme (économie eau), Confédération Paysanne (agriculture alternative).

Acteurs privés

18 acteurs (14%)
Les acteurs privés représentent 14% des acteurs. Cette famille regroupe les syndicats agricoles (FNSEA dominante, Confédération Paysanne alternative), les chambres consulaires (Chambres d'Agriculture), les coopératives (Terrena, laitières, maraîchères), les acteurs économiques (conchyliculteurs, tourisme, bateliers) et les groupements professionnels (irrigants). Famille très clivée : lobby agricole intensif (FNSEA, coopératives céréalières) favorable irrigation vs économie littorale/touristique (conchyliculteurs, bateliers) opposée.
72/100
Pouvoir moyen
68/100
Légitimité moyenne
44%
Opposés assèchement
39%
Favorables

Répartition des positions

Opposés
8 acteurs
Favorables
7 acteurs
Neutres
1 acteur
Ambigus
2 acteurs
Pouvoir
72/100
Pouvoir politique (FNSEA lobby majeur), économique (emplois, CA), capacité mobilisation (tracteurs, blocages). Conchyliculture = poids économie littorale
Légitimité
68/100
Légitimité économique (emplois, production alimentaire). Contestée : FNSEA = minorité agriculteurs. Conchyliculteurs = légitimité patrimoine gastronomique

Acteurs clés

FNSEA (syndicat agricole)
Chambres d'Agriculture
Coopérative Terrena
Comité Régional Conchyliculture
Fédération Bateliers
Syndicat Hôteliers Restaurateurs
Groupements Irrigants
Producteurs Bio
Coopératives Laitières
Coopératives Maraîchères

Analyse stratégique

  • FNSEA = pouvoir majeur : Premier syndicat agricole (50-60%). Lobby politique exceptionnel (accès ministres, préfets). Capacité mobilisation (tracteurs, blocages routes). Défense féroce irrigation intensive.
  • Clivage économique : Agriculture intensive (FNSEA, coopératives céréales, irrigants) favorable vs économie littorale/touristique (conchyliculteurs, bateliers, hôteliers) opposée assèchement.
  • Conflits d'usages : Irrigation agriculture = pollutions conchyliculture (nitrates, pesticides) + assèchement tourisme (canaux secs). Tensions économiques vives.
  • Alternatives émergentes : Confédération Paysanne (15-20%), agriculture bio, circuits courts. Pouvoir limité mais influence croissante transition agricole.
  • Légitimité contestée : FNSEA = minorité agriculteurs mais influence écrasante. Conchyliculteurs = légitimité patrimoine (huîtres Marennes-Oléron AOC). Tourisme = emplois locaux.

Autres acteurs

3 acteurs (2%)
Cette catégorie minoritaire (2%) regroupe les acteurs atypiques ne relevant ni du public, ni des associations, ni du privé classique. Il s'agit principalement des Associations Syndicales Autorisées (ASA) qui sont des structures hybrides de droit public gérées par des propriétaires privés. Ces ASA gèrent les réseaux de drainage du marais desséché depuis le XIXe siècle. Elles détiennent un pouvoir hydraulique réel (vannes, écluses) et sont historiquement favorables à l'assèchement (raison d'être originelle).
75/100
Pouvoir moyen
57/100
Légitimité moyenne
0%
Opposés assèchement
100%
Favorables

Répartition des positions

Opposés
0 acteur
Favorables
3 acteurs
Neutres
0 acteur
Ambigus
0 acteur
Pouvoir
75/100
Pouvoir hydraulique réel : gestion 680 km canaux drainage, vannes, écluses. Prérogatives puissance publique (expropriation travaux). Financement propriétaires fonciers
Légitimité
57/100
Légitimité historique (assèchements XIXe) et juridique (statut droit public). Contestée : servent minorité grands propriétaires. Conflits PNR/tourisme

Acteurs clés

ASA Drainage Marais Desséché
Syndicat Copropriétaires Fonciers
SIAHMP (Syndicat Hydraulique)

Analyse stratégique

  • Pouvoir hydraulique : ASA gèrent 680 km canaux drainage marais desséché. Contrôlent vannes et écluses. Décisions gestion niveaux d'eau impactent directement tourisme (Venise Verte) et conchyliculture (rejets Baie Aiguillon).
  • Statut hybride : Personnes morales droit public mais gérées par propriétaires privés. Prérogatives puissance publique (expropriation pour travaux hydrauliques) mais servent intérêts privés (grands propriétaires fonciers).
  • Héritage historique : Créées XIXe siècle lors assèchements massifs marais. Raison d'être = assécher pour agriculture. Maintien logique historique aujourd'hui contestée (changement climat, enjeux biodiversité).
  • Conflits : Oppositions frontales PNR (maintien eau marais mouillé), tourisme (canaux en eau), conchyliculteurs (qualité eau Baie). Alliances grands propriétaires fonciers, FNSEA, agriculteurs marais desséché.
  • Légitimité contestée : Accusées servir minorité (concentration foncière grands domaines) au détriment intérêt général (biodiversité, tourisme, conchyliculture). Débat démocratique : légitimité prérogatives puissance publique ?

Synthèse comparative

Rapports de force

  • Pouvoir : Acteurs publics (85) > ASA/Autres (75) > Privés (72) > Associations (52). État et collectivités détiennent pouvoir réglementaire et budgétaire. Associations = pouvoir limité (contentieux, médiatisation).
  • Légitimité : Associations (83) > Publics (75) > Privés (68) > ASA/Autres (57). Associations = forte légitimité protection environnement. ASA = légitimité contestée (intérêts privés).
  • Opposition assèchement : Associations (89%) > Publics (42%) > Privés (44%) > ASA (0%). Front environnemental cohérent vs lobby agricole.
  • Soutien irrigation : ASA (100%) > Privés (39%) > Publics (13%) > Associations (0%). Lobby agricole (FNSEA, Chambres, coopératives) puissant mais minoritaire numériquement.

Alliances et oppositions

  • Bloc environnemental : Associations (LPO, FNE, DSNE) + Ministère Écologie + OFB + Agence Eau + PNR + DREAL + Communes touristiques + Conchyliculteurs + Bateliers + La Rochelle écolo. Cohésion forte. Armes : contentieux, réglementation, financement projets restauration.
  • Bloc agricole : FNSEA + Ministère Agriculture + Chambres Agriculture + Coopératives céréalières + Irrigants + ASA + Préfectures (partiellement) + Département Vendée + Communes agricoles. Lobby politique puissant. Armes : pression élus, tracteurs, blocages.
  • Acteurs pivots ambigus : Préfectures (arbitrages politiques), EPCI ruraux (agriculture vs tourisme), Régions (agriculture vs environnement), Communes mixtes. Potentiels bascule.
  • Ligne de fracture : Modèle agricole intensif irrigué vs préservation zones humides. Enjeu : souveraineté alimentaire vs urgence climatique/biodiversité.

Stratégies d'influence

  • FNSEA : Lobby politique (accès décideurs), mobilisation terrain (tracteurs), médiatisation victimisation ("fin agriculture française"). Influence majeure Préfets, Ministère Agriculture, élus ruraux conservateurs.
  • Associations : Contentieux juridiques (victoires CJUE, tribunaux administratifs), médiatisation (images choc canaux secs), mobilisation citoyenne (Bassines Non Merci, 30 000 manifestants Sainte-Soline), expertise scientifique.
  • Conchyliculteurs : Poids économique (140 M€ CA, emplois littoral), médiatisation mortalités huîtres (pollutions agricoles), lobbying qualité eau, alliance associations environnementales.
  • Tourisme : Poids économique (25 000 emplois marais), image territoire (Venise Verte), médiatisation impacts sécheresses (canaux secs), lobbying collectivités.
  • État : Pouvoir réglementaire (arrêtés sécheresse, police eau) mais contradictions internes (Écologie vs Agriculture) et pressions politiques locales (FNSEA). Arbitrages difficiles.

Points de blocage

  • Contradiction État : Discours pro-environnement (COP, Loi Climat) vs arbitrages politiques favorables agriculture (pression FNSEA). Incohérence politiques publiques.
  • Laxisme contrôles : OFB = effectifs limités. Prélèvements illégaux fréquents. Arrêtés sécheresse tardifs/insuffisants (pression FNSEA sur Préfets).
  • Financement contradictoire : PAC finance irrigation intensive (bassines) ET restauration zones humides. Incohérence budget européen.
  • Clivage territorial : Urbains/périurbains sensibles environnement vs ruraux agricoles défendant modèle intensif. Fracture sociologique.
  • Court-termisme : Logique économique court terme (rendements maïs irrigué) vs enjeux long terme (climat, biodiversité, ressource eau). Myopie collective.

Leviers de changement

  • Contentieux européens : CJUE condamne France (non-respect DCE). Amendes dissuasives (30 M€/semestre). Pression juridique croissante État respect réglementation.
  • Changement climatique : Sécheresses récurrentes (2019-2023). Modèle irrigué non-viable long terme. Prise conscience nécessité adaptation (changement cultures, agroécologie).
  • Opinion publique : Sondages favorables préservation environnement. Urbains/jeunes soutiennent transition écologique. Poids électoral croissant.
  • Économie littorale : Conchyliculture (140 M€) + Tourisme (25 000 emplois) = poids économique majeur. Défense qualité eau = légitimité économique. Alliance stratégique environnementalistes.
  • Alternatives agricoles : Agriculture bio, circuits courts, maraîchage économe eau. Confédération Paysanne (15-20%). Débouchés AMAP. Transition progressive en cours.
  • Élus écologistes : Niort, La Rochelle = maires écolos. Politiques ambitieuses qualité eau, climat. Influence EPCI. Modèles réplicables ?
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